www.gimp.clan.st : Le GIMP CLAN. Le portrait de Fabien Galthié, capitaine du XV de France. Tournoi des VI Nations

Sa carrière d'entraineur

 

 

 

 

Le "jeune" Fabien Galthié

 

Jeudi 21 avr, 11h41

PARIS (AFP) - Catapulté entraîneur du Stade Français en début de saison, Fabien Galthié, qui découvre progressivement les différentes facettes de sa nouvelle fonction, est en quête perpétuelle d'équilibre dans la préparation de son équipe de rugby, comme dans la gestion des rapports humains.

Le palmarès de joueur est épais. Galthié a accumulé 64 sélections sous le maillot du XV de France, entre 1991 et 2003, dont 24 comme capitaine. Et conquis un titre de champion de France, en 2003, avec le Stade Français. Sans oublier un Challenge européen gagné avec Colomiers, son club formateur, en 1998.

Assis sur ces parcelles de gloire et une reconnaissance acquise aux quatre coins du monde, il s'est retrouvé entraîneur du Stade Français en début de saison, à la suite du départ du Sud-Africain Nick Mallett, après dix mois sabbatiques occupés à commenter des matches pour une chaîne de télévision. "A cette époque-là, je dormais bien avant les matches. Après aussi, rigole-t-il. Dans l'avion du retour, j'étais tranquille".

Depuis, la paisible insouciance s'est envolée. "Entraîneur, on n'est jamais tranquille", glisse-t-il. Et Galthié, comme tous ses collègues, vit au milieu des interrogations récurrentes. Quel jeu pratiquer, avec quels joueurs ? Comment appréhender les matches, éviter l'usure prématurée du discours ? Comment fouetter les ego pour tirer la quintessence d'un groupe ?

"En fait, on cherche à rationaliser les choses et elles ne le sont pas toujours", juge-t-il.

"Le rôle de l'entraîneur, c'est de faire attention, de trouver le juste équilibre, avance-t-il. On a tendance à en faire trop ou pas assez. Il faut essayer de maintenir le flot juste".

Technique, tactique, physique, mental: Galthié, vierge de toute expérience d'entraîneur, aborde les différents aspects de sa fonction avec quelques certitudes forgées au gré de sa carrière de joueur.

"Quand j'étais joueur, je ne me suis jamais comporté comme un simple consommateur, qui venait à l'entraînement et repartait chez lui sans réfléchir à ce qu'il faisait, se souvient-il. Au contraire, je me suis toujours intéressé à ce que proposaient les entraîneurs".

Parfois, son jeune âge (36 ans), ou la proximité supposée avec certains joueurs qui furent ses partenaires, pourraient le placer dans une situation humainement alambiquée.

"J'essaye de ne pas oublier que j'ai été joueur, et je tente d'être le plus juste possible, glisse-t-il. Parfois, un joueur vient me voir pour me demander pourquoi il ne joue pas un match alors qu'il se considère comme le meilleur. Cela ne me dérange pas qu'il développe une sorte de haine par rapport à moi. Je veux bien cristalliser sa haine, cela ne me dérange pas à condition qu'il donne le meilleur de lui-même pour le groupe".

Neuf mois après sa prise de fonction, Fabien Galthié semble satisfait de son expérience, qu'il juge "très riche", en dépit des blessures qui jalonnent son quotidien et amoindrissent l'effectif.

Pour compenser les absences physiques, il joue sa partition d'entraîneur. Il jongle avec les mots, pour insuffler un supplément d'âme: "Il faut trouver des solutions stratégiques et mentales". Avec en tête un axiome patiné lors des multiples séances d'entraînement et des 32 premiers matches de la saison.

"La qualité première d'un bon entraîneur, c'est d'avoir de bons joueurs, souffle-t-il. J'ai compris cela cette année".