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Fabien Galthié, le surdoué
14 novembre 2002 Dans moins d'un an, Fabien Galthié tirera sa révérence après la Coupe du monde disputée en Australie. Privé, mercredi, du titre de meilleur joueur du monde par l’Anglais Jonny Wilkinson, le capitaine du XV de France est au sommet de son art. Un « grand bonhomme » selon Bernard Laporte. Portrait : Le compte à rebours est lancé. Dans moins d'un an, Fabien Galthié prendra une retraite bien méritée au terme d'une Coupe du monde qui pourrait être l'apothéose de sa carrière. « Le fait que ce soit ma dernière saison est présent dans ma tête. Forcément ! Cette dernière saison, je la savoure depuis que j'ai repris l'entraînement le 22 juillet, explique-t-il. Mais je ne sais pas quel goût elle aura ». A 33 ans et 50 sélections, le capitaine du Stade Français et de l’équipe de France, vainqueur du Grand Chelem, invaincu cette année avec les Bleus, préfère pour l'instant se concentrer sur les échéances à venir. Histoire, sans doute, de ne pas trop cogiter. Auteur d'une très bonne partie face à l'Afrique du Sud (30-10), avec notamment un coup de pied de recentrage décisif sur l'essai de Cédric Heymans, il fait plus que jamais le bonheur de son entraîneur. « Il est devenu le patron du XV de France grâce son charisme, son poste et son expérience souligne Bernard Laporte. Il a quand même trois Coupes du monde à son actif. C’est un joueur essentiel tout comme peuvent l’être Gregan en Australie ou Wilkinson en Angleterre. Chaque équipe a un ou plusieurs leaders, joueurs charismatiques. Il fait partie de ces grands bonhommes capables de faire avancer les autres. » Laporte : « Il a une personnalité assez ambiguë » Longtemps pourtant, Fabien Galthié a vécu les aléas du rugby moderne et surmonté les pépins physiques. Des coups durs qu’il a toujours su relever de façon magnifique. « Quand on analyse un peu son parcours, reprend Laporte, il a eu des passages difficiles et, à chaque fois, il a rebondi. Sa capacité mentale lui a permis de revenir toujours brillamment. J’ai eu la chance de jouer contre lui ou c’est peut-être lui qui a eu la chance de jouer contre moi (rires). C’est un grand joueur depuis l’âge de 19 ans. Déjà à cette époque, il était redoutable. Il aimait les matchs durs. » Un constat partagé par Olivier Magne, une autre pièce essentielle du XV de France. « C’est un meneur d’hommes, note le Montferrandais. C’est le 9 par excellence qui sait remonter ses joueurs quand il le faut. C’est sa principale qualité. Il a 12 ou 13 ans de rugby international derrière lui. Encore plus en club. Il connaît les dispositions dans lesquelles il faut se mettre avant un match. Il a une grosse influence de par son poste, son expérience. Il nous aide énormément. » Joueur charismatique mais plus timide en dehors des terrains, Galthié intrigue. « On dit que c’est un grand patron mais, vu de l’extérieur, il est très timide », reconnaît Laporte. « Il a une personnalité assez ambiguë. J’ai un profond respect pour ce joueur en tant qu’adversaire puis en tant qu’entraîneur. Il est passionné et très professionnel dans l’approche des matchs. Il donne un sens à tout ce qu’il fait. Il fait attention à tout et est un peu réservé. C’est un garçon très gentil, droit. » Ses partenaires n’en savent parfois d’ailleurs pas plus sur lui. Selon Magne : « Dans la vie, c’est un homme très discret, très réservé avec son petit jardin secret. C’est quelqu’un que je connais essentiellement en tant que joueur. Il a tiré beaucoup de mental et de personnalité de ses retours. Il est attachant. »
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