www.gimp.clan.st : Le GIMP CLAN. Le portrait de Fabien Galthié, capitaine du XV de France. Tournoi des VI Nations

Fabien vu par Villepreux

 

 

 

 

    Fabien Galthié vu par... Pierre Villepreux 


Ce ne fut pas l'amour fou entre Fabien Galthié et les sélectionneurs de l'époque, Jean-Claude Skrela, son ancien entraîneur à Colomiers, et Pierre Villepreux. Fabien Galthié n'a jamais digéré son éviction avant la Coupe du monde. Malaise ? Des quatre entraîneurs interviewés, Pierre Villepreux est le moins enthousiaste sur le capitaine de l'équipe de France.



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Pierre Villepreux, entraîneur de l'équipe de France jusqu'à la finale de la Coupe du monde. (Photo L'Equipe)


15 sélections sous l'ère Skrela-Villepreux
1995 : 0
1996 : 1
1997 : 4, 1 essai marqué
1998 : 2
1999 : 8, 1 essai


Consignes pendant la finale de la Coupe du monde 1999. (Photo L'Equipe)
Titulaire ou pas titulaire ?
Évincé de la Coupe du monde
Un leader naturel ?

 Titulaire ou pas titulaire ?

« Quand j'arrive en équipe de France, Fabien Galthié est autant un titulaire en puissance que Philippe Carbonneau. D'ailleurs, c'est lui qui débute pour le Tournoi en 1997. Malheureusement, il se blesse durant le match contre l'Irlande. Il avait réalisé une superbe première mi-temps. Ensuite, en 1997, il y a ce match contre l'Afrique du sud perdu 10-52 au Parc des Princes. C'est une grande période de rupture. Il ne fallait pas nécessairement changer de rugby, mais il fallait changer de joueurs. Et Fabien Galthié, qui était titulaire pour ce match, est logiquement sanctionné. Il jouera le Tournoi 1998 en tant que remplaçant.

Avant la Coupe du monde, il a fallu faire un choix. Et on a estimé que Carbonneau était meilleur que Galthié. Tout joueur passe par des hauts et des bas et le système professionnel accentue cette "dérive". Carbonneau, à l'époque, apportait plus de peps que Galthié. Les qualités sportives de Galthié n'ont jamais été remises en cause mais Carbonneau était meilleur. C'est tout. »

 Evincé de la Coupe du monde

« Galthié n'est pas sélectionné pour la Coupe du monde car durant la tournée qui précède, Carbonneau est incontournable. En plus, derrière Carbonneau, on voulait faire confiance à des jeunes. En l'occurrence, Pierre Mignoni et Stéphane Castaignède. Galthié revient en cours de route car Mignoni est blessé. On a dit qu'on avait provoqué sa blessure mais ce n'est pas vrai.

Le jour où Fabien revient dans le groupe, on le prend entre quatre murs avec Jean-Claude Skrela. On lui explique que c'est bien pour lui qu'il revienne et qu'il saisisse cette occasion pour montrer sa valeur. Après la Coupe du monde, on en a reparlé tous les deux dans un bar, rue Princesse à Paris, un verre à la main. Je lui ait dit qu'il avait eu tort de prendre cela comme un revanche. Il aurait pu prendre son retour comme quelque chose de positif. Mais, cette esprit de revanche a du le faire avancer aussi. Je comprends qu'il ait eu du mal à accepter cette décision. Cela prouve qu'il a du caractère. La non-satisfaction est la marque d'un fort caractère. A la limite, s'il n'avait pas été déçu, il n'aurait pas mérité d'y être. »

 Un leader naturel ?

« Il ne faut pas idéaliser son rôle à l'époque. On a dit que Galthié avait transformé l'équipe de France. Je ne suis pas sûr qu'il ait transformé quoique ce soit. Il avait surtout une sacrée soif de revanche et contre les Fidji (28-19), il fait 10 minutes excellentes. Il a voulu prouver qu'on avait eu tort. Ensuite, le conserver dans l'équipe était un choix logique. Mais, ce n'était pas le leader naturel qu'on connaît aujourd'hui. Il ne s'était pas encore crée l'image qu'il dégage depuis un an. A cette époque, Galthié était avant tout un leader de jeu mais c'est le poste qui veut ça. Il a, de plus, une connaissance du jeu intéressante. Au niveau du groupe, il n'avait pas plus d'influence que les autres. Son rôle aujourd'hui est certainement différent. Il a profité de la blessure de Fabien Pelous pour devenir capitaine. Galthié a pris le relais et comme sa connaissance des hommes et du milieu est excellente, il est devenu incontournable pour ses coéquipiers et le staff. »